Aujourd’hui, nous donnons la parole à Christine Guionie, chargée du Plan de mobilité employeurs à l’Eurométropole de Strasbourg. Christine était notamment responsable du projet de labellisation du site du centre administratif de l’Eurométropole, aujourd’hui labellisé Employeur Pro-Vélo niveau OR !


Quel est votre rôle au sein de l’Eurométropole ?

L’aventure a débuté pour nous il y a un an et demi, soit fin 2021 !


Comment avez-vous vécu votre parcours dans le programme ?

Je suis chargée d’accompagner les entreprises du territoire (public, privé ou associatif) dans la mise en place de leur plan de mobilité. Suite à un diagnostic des déplacements des salariés, j’identifie la possibilité d’un report modal vers le vélo. Je travaille notamment en collaboration avec le département de l’aménagement urbain. Cependant, je ne suis pas impliquée dans la décision de prioriser les demandes…
Mon second rôle est de coordonner le plan de mobilité interne pour les 7 000 agents de l’Eurométropole, répartis sur une soixantaine de sites.

 

Quels sont les problématiques et les enjeux de mobilité au sein de l’Eurométropole ?

Nous sommes depuis longtemps reconnus pour notre implication dans la mobilité douce et nous nous devons d’apporter des solutions à l’ensemble des agents du territoire.
Tous nos sites sont différents en termes de taille et de démographie : les besoins et moyens de communication sont donc variés.


Quelles ont été les évolutions suite à la découverte du programme ? Et comment s’est passée votre inscription ?

Notre démarche en faveur du vélo est lancée depuis 1998 (quand même !). Nous avons noté un regain d’intérêt avec la création d’un parking à vélos en silo de 300 places et la prise en charge de l’abonnement Vélhop pour seulement 1 € par mois pour les salariés. En effet, la part de vélotaffeurs est passé de 13 % en 2008 à 28 % en 2021.

Le programme OEPV nous est apparu comme une belle opportunité après l’avoir découvert via des communications initiées par la FUB (Fédération Française des Usagers de la Bicyclette). Nous avons inscrit le site du centre administratif (comptant 1 500 à 2 000 collaborateurs) en mars 2022 pour une labellisation en décembre 2022 : un temps record malgré un processus de validation un peu long de notre côté avec la validation nécessaire des élus. 

L’inscription au programme, quant à elle, s’est faite simplement et rapidement sur la plateforme.

Nous pensons réitérer l’expérience avec d’autres sites de l’Eurométropole. Contrairement au centre administratif pour lequel nous avons été autonomes dans les actions à mettre en place, nous passerons commande sur le catalogue du programme Objectif Employeur Pro-Vélo pour de l’équipement de stationnement, de l’animation ou encore des ateliers de sensibilisation.

 

Comment avez-vous vécu votre parcours vers la labellisation ?

La préparation de l’audit de labellisation demande beaucoup de temps et de collecte de données. Toutefois, je reconnais que cela s’avère être un travail très utile et efficace. Lors de l’étape de l’autodiagnostic, nous avons relevé quelques faiblesses, comme la notion d’accidentologie : nous n’avions pas d’indicateur de suivi ni de mesures en place.  

Nous avons alors fait quelques recherches en interne et recueilli les informations nécessaires auprès de la médecine du travail pour définir ces indicateurs et avoir une vision plus précise de l’accidentologie au travail et son lien avec le vélo. 

Aussi, nous avons mis en place des formations sur la sécurité à vélo pour nos agents. Nous ne nous y attendions pas forcément, mais il s’avère que cela fonctionne très bien ! Depuis le mois d’octobre dernier, nous avons déjà organisé 6 sessions qui ont été un succès.

 

Avez-vous des conseils à donner aux employeurs qui souhaitent s’inscrire au programme ?

Prendre en compte que toutes les actions visant à promouvoir le vélo nécessitent du temps ! Il est important d’avoir une personne dont tout ou partie de son temps de travail est dédié à l’animation et à la sensibilisation auprès des collaborateurs. De notre côté, nous allons notamment accueillir un apprenti pour renforcer nos équipes dans l’animation des sites encore peu sensibilisés à la culture vélo.

Communiquer de façon récurrente avec des angles d’approche différents pour toucher des audiences sensibles à des sujets bien distincts : l’aspect ludique, environnemental, sportif, financier… Une même information peut être abordée de plusieurs manières.  Concernant l’Eurométropole, nous prévoyons notamment de travailler davantage avec la direction des sports pour toucher ce vivier de potentiels vélotaffeurs.

NDLR : OEPV partage dans l’un de ses articles ses arguments pour convaincre les employeurs ou les salariés d’adopter le réflexe vélotaf. 

Rendre la mobilité ludique et conviviale pour encourager la transition de la voiture individuelle vers le vélo plus douce et agréable. Cela passe par :

• des tests de vélos (VAE, cargos, longtails…)

• des ateliers d’auto-réparation

des challenges en équipe ou en solo. La notion de jeu est essentielle pour retenir l’attention des plus réfractaires. Le Forfait Mobilités Durables (FMD) récompense les cyclistes déjà avertis, ce qui est super, mais il n’attire pas les nouveaux, contrairement aux challenges. Nos expériences en sont la preuve. Plus de 700 entreprises ont participé à l’un de nos challenges : sur les 16 000 participants, 2 500 n’étaient pas vélotaffeurs. Nous avons mis en place un questionnaire afin de savoir si ce challenge a mené à des changements de comportement dans la durée. 

Notre dernier challenge vélo interne a fédéré plus de 1 100 agents, ce qui est une belle réussite pour nos équipes.


Que vous a apporté le label Employeur Pro-Vélo ?

• Toutes les actions mises en place dans le cadre du programme pour l’obtention du label nous ont permis d’atteindre un taux de 28 % de part modale de cyclistes !
Le label est une reconnaissance externe : il légitime nos conseils donnés aux entreprises que nous accompagnons. Cela représente pour elles (et pour nous) une belle certification et un gage de qualité et de confiance.
Étant un employeur public avec relativement peu d’avantages, la labellisation aide grandement à améliorer notre marque employeur.

 

Quels sont désormais vos objectifs Pro-Vélo ?

Nous souhaitons augmenter le nombre de vélotaffeurs parmi nos agents en développant des solutions dans nos différents sites employeurs et en intensifiant les animations. Certains collaborateurs travaillent très peu sur ordinateur et n’ont donc pas forcément accès à nos communications via intranet. Nous souhaitons organiser plus d’animations sur site pour leur donner le goût de la culture vélo.

 

Merci à Christine pour son témoignage et pour la confiance accordée à notre programme !

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Crédits des photos utilisées dans cet article : Eurométropole de Strasbourg