Le 4 avril dernier, à l’occasion du salon Mobizi à La Gacilly dans le Morbihan, trois employeurs bretons ont reçu le label Employeur Pro-Vélo. RD Lorient Agglomération (filiale de RATP Dev), Medaviz et la Ville de Saint-Avé ont été distingués pour leur engagement en faveur de la mobilité à vélo. Retour sur leurs démarches et sur l’importance de ce type d’événement pour convertir d’autres employeurs.
Pour ces trois employeurs, l’obtention du label s’inscrit dans une politique plus large de responsabilité sociale et environnementale. « Le transport de personnes est notre métier. Nous promouvons les transports en commun, mais également les transports alternatifs à l’autosolisme. Cette démarche s’inscrit également dans un souhait de développer une politique QVT autour du bien-être et des mobilités douces« , explique Carlos de Sagazan, DRH de RD Lorient Agglomération, une structure de 300 salarié·es chargée de l’exploitation du réseau de transports publics de l’agglomération.
À Medaviz, entreprise du secteur de la santé basée à Vannes, la démarche est née d’une volonté d’agir concrètement sur les enjeux environnementaux. « Nous avons commencé il y a deux ans et demi avec une première action de révision des vélos du personnel. Notre prestataire nous a parlé du programme Objectif Employeur Pro-Vélo, et nous nous sommes lancés », raconte Grégoire Hinterlang, directeur de la stratégie et QSE. L’entreprise compte une trentaine de salarié·es.
Pour la Ville de Saint-Avé, qui emploie 240 agent·es, le label a permis de structurer une politique déjà existante. « Nous disposions depuis 2010 d’un plan de déplacement d’établissement et souhaitions le réviser. Le label nous a fourni une méthode claire et une feuille de route précise« , souligne Karen Capitaine, directrice transitions.
Des actions concrètes adaptées à chaque structure
Les actions mises en œuvre par ces trois employeurs sont diverses : forfait mobilité durable, révisions et ateliers de réparation, défis locaux, formations à la sécurité, communication ciblée, équipements de stationnement et de confort (abris vélos, casiers, douches)… Elles répondent aux attentes des salarié·es tout en consolidant la marque employeur.
La Ville de Saint-Avé a notamment misé sur une communication régulière et accessible, avec deux campagnes internes par an pour rappeler les dispositifs existants. Pour encourager la pratique, un guide de sensibilisation à l’usage du vélo a été diffusé aux agent·es, accompagné de cartes de temps de trajet indiquant la durée en minutes pour relier les principaux quartiers à la mairie à vélo. La Ville prévoit d’ailleurs de décliner ces supports à destination des administré·es. Objectif : faire profiter les habitantes et habitants de la dynamique enclenchée en interne.
Chez Medaviz, le label a aussi permis d’intégrer la politique vélo au bilan carbone de l’entreprise. Une cohérence recherchée : « C’est un sujet environnemental, mais aussi économique et de santé. Nous avons calculé qu’un·e salarié·e faisant 10 km à vélo trois fois par semaine économise environ 900 € par an », note Grégoire Hinterlang. “Nous avons également réalisé un diagnostic dans le cadre de notre premier bilan carbone pour évaluer notre marge de progression : environ 6 trajets sur 10 en voiture faisaient moins de 10 km.” Même constat chez RD Lorient Agglomération : “50 % des salarié·es habitent à moins de 7 km, ce qui représente un potentiel important”.
Des résultats encourageants
Les retours des collaborateurs et collaboratrices sont positifs dans les trois structures. À Medaviz, “environ 50 % des salarié·es ont participé à une des opérations pro-vélo”. La ville de Saint-Avé s’est fixé un objectif de « 15 % d’agent·es cyclistes régulier·es à la mairie d’ici à trois ans ». Chez RD Lorient Agglomération, “le parking vélo est utilisé toute l’année, quelle que soit la météo, et il est désormais plein aux beaux jours“, se réjouit Carlos de Sagazan.
Au-delà des chiffres, les trois employeurs soulignent l’impact positif sur l’ambiance de travail et la cohésion d’équipe. “Le vélo crée des sujets de conversation, cela participe à une dynamique qui contribue à l’ambiance générale de l’entreprise”, note le DRH de RD Lorient Agglomération.
Des employeurs inspirants
La remise des labels lors du salon Mobizi à La Gacilly a été l’occasion de valoriser ces démarches et d’inspirer d’autres employeurs.
« C’est une fierté car, à ma connaissance, nous sommes la première entreprise en Bretagne à avoir obtenu le label », confie Carlos de Sagazan (RD Lorient Agglomération). « C’est un plaisir de partager cette expérience avec d’autres entreprises et de montrer que c’est accessible. »
Pour Thierry Eveno, maire adjoint de la Ville de Saint-Avé chargé des transitions, « l’événement valorise la promotion des mobilités douces défendue par l’équipe municipale et peut inciter certains agents à passer le cap de l’usage du vélo alors que 110 agents habitent à moins de 5 km de la mairie.” Ce label est également en cohérence avec la démarche plus globale d’élaboration d’un schéma directeur des mobilités actives en cours actuellement sur le territoire communal.
Enfin, Grégoire Hinterlang (Medaviz) voit cette remise comme « une bonne occasion pour, d’une part, donner envie, et d’autre part, montrer que c’est une démarche pragmatique et relativement simple à mettre en œuvre. Elle est suffisamment riche en résultats pour que chacun puisse y trouver son compte. »
Et après ?
Les trois structures se projettent déjà sur la suite. La ville de Saint-Avé prévoit d’installer des abris vélos sur d’autres sites de la collectivité. RD Lorient Agglomération ambitionne d’obtenir le niveau or du label et réfléchit à la mise à disposition d’une flotte de vélos d’entreprise.
De son côté, Medaviz porte une ambition d’essaimage sur le territoire : “Nous voulons continuer à promouvoir la connaissance du label sur le territoire. Nous sommes la deuxième entreprise du Morbihan à l’avoir obtenu et la première au niveau or. Nous aimerions être pilotes parmi les entreprises du département en martelant un message important : il n’y a pas forcément besoin d’efforts conséquents : avec un budget de 100 euros par salarié·e par an, on peut déjà déployer une démarche pro-vélo structurante.”
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